vendredi, juin 30, 2006

Le mythe Saint Jean : mais comment fait il ? Partie 1



Alors qu'il se comporte comme un réel dépravé, que son niveau d'éthylisme moyen est supérieur aux taux cumulés de l'ensemble des membres de sa famille, qu'il dise bien souvent tout haut ce que tout le monde pense tout bas...malgré son comportement et caractère rock and roll...notre icone familiale conserve, maintient et entretient avec brio l'image d'épinal du premier de classe, lorsque qu'il a reçu la médaille en fin de sixième primaire au terme d'un parcours qui fut exemplaire ...mais qui a considérablement dévie depuis.


Petite tentative d'explication .


L'image, du latin imago (représentation, portrait, fantôme, copie), est une catégorie de signes qu'on a coutume de distinguer des indices et des symboles. Les sémioticiens en effet voient dans l'image un moyen terme entre les premiers et les seconds . Pour faire court, on dira que les indices sont des signes qui entretiennent avec les objets référents un rapport existentiel, qui peut être de contiguïté spatiale ou temporelle, ou encore de causalité. La fumée est l'indice du feu, la lune rousse annonce des nuits froides. Le symbole a ici un sens bien particulier. Contrairement à son acception courante, le terme est pris ici au sens de " signe arbitraire ", c'est à dire qu'il n'a aucun rapport avec la chose désignée. Par exemple, le mot " chien " se dit par convention " dog " en anglais, " hund " en allemand et " cane " en italien. On parle aussi en mathématiques de symboles : +, -, =.


L'image se définit d'abord par l'idée de ressemblance : le portrait de mon arrière-grand-mère ressemble à mon arrière-grand-mère. D'une part, cette image a quelque chose d'arbitraire, à l'instar du symbole, dans la mesure où le portrait est de dimension réduite, où les couleurs ne sont que des équivalents des couleurs référentielles, où la fixité de l'image s'oppose à la vie " mouvementée " du modèle…. D'autre part, l'image participe également de la notion d'indice. Dans le tableau classique, la distribution et l'étalement des couleurs est la trace de l'action du peintre dans un lieu et un temps précis. Le tableau est l'indice d'un acte de confection que trahit la matérialité de la peinture. Vu de loin, le tableau nous donne l'illusion d'un objet ressemblant au monde, mais lorsqu'on s'approche, le travail même de la pâte désigne l'activité de l'artiste. Quoique ressemblante, la photographie relève de l'indiciel en ce qu'elle est d'abord et avant tout, l'impression par des particules lumineuses d'un papier sensible . Ce schéma permet de prendre conscience du mythe selon lequel la photographie (notamment de presse) détiendrait une vérité que ne pourrait atteindre aucune forme d'image.


La pensée rationnelle distingue donc les choses (le monde), des signes (indices, images, symboles) censés le désigner. La pensée magique, ou prélogique, au contraire, refuse d'opérer ces distinctions. Le magicien voit dans les images, ou les indices, des éléments constituants du référent. Certaines personnes pensent pouvoir soigner à distance en opérant à partir d'une représentation photographique. A la différence de cette magie métaphorique, une autre magie métonymique, celle-là, consiste à employer des fragments du monde, ongles, cheveux,vêtements, etc.


1 commentaire:

Abdallah a dit…

Encore + court ;
Soucis, déboir, aimé et envié = OK
Modèle , exemple = PAS OK